Il y a des jours où rien ne va. Intérieurement, c’est le chaos. La bataille des sentiments. D’un côté tu as envie de te plaindre de tout et de l’autre, tu sais qu’il y a pire et que ce serait pas mal de relativiser un peu.
Sauf que pour relativiser il faut savoir prendre de la distance et que clairement, quand c’est un jour de MERDE, la bonne distance, je n’arrive pas à la trouver justement.
Cercle vicieux. Tiraillement intérieur. Faire le grand écart entre vouloir mettre un coup de poing dans le mur (ils font ça dans les films, et ça à l’air salvateur!) ou souffler bien fort pour retrouver un semblant de calme (option mille fois essayées dans ces cas-là)
Je me suis moraliser toute la journée, j’ai peser le pour, le contre, me suis répété un nombre incalculable de fois que ça ne servait à rien, de bouillir autant, pour rien. Les choses s’empilent et deviennent des montagnes qui écrasent de tout leurs poids.
Juliette qui me pousse dans mes retranchements et recrache dans son assiette, le repas que je me suis cassée la tête à préparer… C’était con, en y réfléchissant, de s’énerver pour ça, surtout qu’elle me l’avait dit, qu’elle n’aimait pas les endives au jambon.
C’était con, mais j’avais mis le doigt dans l’engrenage de la journée pourrie, du coup tout était trop énervant, agaçant, assommant.
La maison en bazar, les consignes répétées en boucle, les livres épars, ma boite mails que je recharge encore et encore (obsession des jours de moins), mes cheveux en pagaille, ce bouton sur mon menton, mes cernes qui me filent soudain cinq ans de plus ou l’air d’un panda en train de ruminer…
Maintenant que j’écris tout ça, je me demande s’il y a vraiment un motif à cette colère diffuse qui agit sur moi depuis le réveil. Mais après tout, y-a-t-il toujours besoin de trouver une raison à un « jours moins »?
Pour boucler la boucle, je me suis douchée à l’eau froide et là, j’ai compris que rien n’irait jusqu’au lendemain, que j’avais pas assez de zénitude en moins pour relativiser cette blague (pourrie) de mon chauffe-eau. Une douche froide ptin…
C’est pas la mer à boire mais parfois, il y a quand même des journées dures à avaler.
Laura.